Artiste multidisciplinaire formée au Ontario College of Art and Design (AOCAD, 1997) et à Concordia (MFA, 2004), Hannah Claus traduit une vision du monde Kanien’kehá :ka [Mohawk] à travers son œuvre artistique. En utilisant un procédé inspiré par le perlage, elle crée des œuvres suspendues qui sont porteuses d’une histoire. Son travail s’inspire des ceintures de wampum qui sont appelées en langue kanien’kéha, kahion:ni : « des rivières faites à la main ». Utilisées dans la culture orale haudenosaunee [Iroquois], ce sont des objets chargés de mémoire qui représentent les alliances entre nations ou au sein même des structures de gouvernance.
Dans le cadre de son exposition Tsi Iotnekahtentiónhatie (là où les eaux coulent) Hannah Claus s’engage avec les communautés humaines et non-humaines de Tiohtià:ke [Montréal]. Les installations qu’elle crée font référence aux natures fragiles et multiples des liens tissés, de la communication et de la communauté. Les fils de son installation suspendu, chant pour l’eau [Kahrhionhwa’kó:wa], évoquent la chaîne des ceintures de wampum, dont les extrémités pendent en lanières, signifiant une alliance active en continu. Ses œuvres nous invitent à vivre une expérience immersive.
Membre de la communauté Kanien’kehá:ka de Kenhtè:ke/Tyendinaga (Mohawks de la Baie de Quinte) en Ontario, Hannah Claus vit et travaille à Montréal depuis 2001. Elle est co-fondatrice de daphne, le nouveau centre d’artistes autochtone à Montréal. Elle a siègé au conseil administratif du Collectif des commissaires autochtones (2013-2018) et au Conseil des arts de Montréal depuis (2017-2023). Lors de sa résidence artistique au Musée McCord en 2019, elle a monté une exposition avec des œuvres inspirées par les objets et les ancêtres de la collection permanente du musée. Elle est récipiendaire du prix de la Fondation Giverny Capitale (2020). Elle est professeur agrégée à l’Université Concordia.