En appréhendant différemment la banalité du quotidien et de l’intime, Magali Baribeau-Marchand fait surgir des métaphores colorées des installations où elle invite le public à déambuler. Les réflexions sur le temps qui passe, sur l’espace occupé par le vivant et par les objets sont omniprésentes dans ses créations. Pour nourrir cet imaginaire, l’artiste emploie l’impression numérique. Elle se laisse surtout guider par l’infra-ordinaire et la trouvaille, et par l’émerveillement que ceux-ci déclenchent.
Pour cette exposition intitulée Factice Nature, Magali Baribeau-Marchand nous plonge dans la pénombre et nous amène au coeur de deux installations. Par le déploiement de lieux côtiers à la fois humbles et grandioses, elle nous montre les étangs de Kegaska, en basse Côte-Nord. En utilisant des photographies hyperréalistes au rendu feutré, elle nous amène près de l’épave Brion, bateau échoué tout près de ces étangs dans les années 1970. L’oeil attentif pourra deviner que certaines photographies font référence à l’oeuvre Inventaire aléatoire des choses qui vibrent, les deux créations se répondant. Cette seconde création, une vidéoprojection diffusée sur un écran de feutre, nous fait faire un voyage à travers le quotidien réenchanté.
Magali Baribeau-Marchand vit au Saguenay où elle a complété une maîtrise en arts visuels à l’UQAC. Elle a réalisé de nombreuses résidences artistiques au Québec, mais aussi en France, en Russie et en Belgique. Très active ces dernières années dans sa communauté, elle a aussi collaboré avec plusieurs artistes dans le cadre d’expositions collectives, principalement au Saguenay. En 2022, Magali Baribeau-Marchand est récipiendaire de la bourse Yvonne L. Bombardier.
Crédit photo : Jean-Michel Naud, photographe
À leur façon, les trois univers artistiques de cette saison tracent une voie vers le monde maritime, explorent le chemin qu’empruntent les rivières et le passage des marées qui creusent les berges. Hannah Claus, d’origine Kanien’kehá:ka (M , explore Kahrhionhwa’kó:wa [le Grand fleuve] et Tiohtià:ke [Montréal] au moyen d’installations et de photographies qui reflètent sa relation avec ceux-ci. Jean-Thomas Bédard nous partage, par la photo, sa relation intime avec les rives Saint-Laurent qu’il métamorphose en œuvres d’art. Enfin, Magali Baribeau-Marchand nous laisse entrer dans un cocon doux et texturé où règne une pénombre enveloppante.
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